Mon cœur n’était que sombre douleur,
Garde-meuble d’une morbide rancœur
Où seul le cri rauque de la colère
Mugissait, libre comme l’air.
Et le crépuscule, tenace comme un scrupule,
Ravivait mon remord et ma peine.
Sitôt dressé sur mon séant, le matin,
Me revenait pris comme dans un piège mutin
La brulure amère, ce parfum aigre et hostile
Qui enivrait mon âme de chagrin,
Jetant en un désordre éparpillé tous mes rêves,
Gravant ainsi mon destin sur un funeste parchemin,
Connu seul de ma pauvre âme égarée,
Connu seul du diable énervé
Plus jaloux qu’une armée de nones
Dont le chant au ciel s’époumone.