Plongé dans l’amertume
D’une vie sur le bitume
Je suis d’humeur taciturne,
Tandis que s’écoulent les heures nocturnes,
Au cadran de ma breloque,
S’est arrêtée une heure loufoque.
Et tandis que sur mon balcon
S’envolent l’aigle et le faucon,
Une nuit au parfum d’éternité
M’agenouille jusqu’à m’alité :
Au parfum du bonheur,
Succède l’acre douleur.
Mon avenir ne respire plus le futur.
A présent, l’odeur putride et insoutenable
De ma liberté déchue, incendie et parfume
Le terrain vague de souvenirs obscurs.
Ah mon remord, plus massif que l’or !
Tu domines ma conscience, rebelle !
Désormais, j’habite de plein pied chez les morts,
Ruiné et décapité, la mort dans l’âme.
Long le chemin vers la lumière,
Pour sortir de cette funeste ornière.
Si souvent proche du trépas et du cimetière,
Moi qui désirais si fort et le buste fier,
Cheminé sur la belle route du paradis
Chaque jour et chaque nuit
Et avec une musique douce et jolie,
Chanter le merveilleux de la vie.